Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/17

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Lorsqu’il les rouvrit, — à quelques pas de lui, séparée par deux corps étrangers, était une jeune fille, qui venait de monter. D’abord, il ne vit d’elle que le délicat profil, sous l’ombre du chapeau, une boucle blonde sur la joue un peu maigre, une lumière posée sur la suave pommette, la ligne fine du nez et de la lèvre retroussée, et la bouche entr’ouverte qui palpitait encore de la course pressée. Par la porte de ses yeux, en son cœur elle entra, elle entra tout entière ; et la porte se referma. Les bruits du dehors se turent. Le silence. La paix. Elle était là.

Elle ne le regardait pas. Elle ne savait même pas encore qu’il existât. Et elle était en lui ! Il tenait son image, muette, blottie en ses bras, et n’osait respirer, de peur que son souffle ne l’effleurât…