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besoin de paix et de recueillement en ces jours d’avril trouble de la vie mûrissante ! Mais on vient le chercher au fond de sa retraite, on l’arrache de l’ombre, tout tendre en sa peau nouvelle, on le jette à l’air cru, dans la dure espèce humaine, dont il doit, sur-le-champ, épouser sans comprendre, sans comprendre expier les folies et les haines.
Pierre était appelé avec ceux de sa classe, les enfants de dix-huit ans. Dans six mois la patrie avait besoin de sa chair. La guerre la réclamait. Six mois de répit. Six mois ! Si du moins, d’ici là, on pouvait ne pas penser ! Rester dans ce souterrain ! Ne plus revoir le jour cruel !…
Il s’enfonça dans l’ombre, avec le train qui fuyait, et il ferma les yeux…