Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cents canons conquis. Soixante mille prisonniers… Symbole de la terre de grâce piétinée, le Mardi Saint mourut l’harmonieux Debussy. La lyre qui se brise… « Pauvre petite Grèce expirante !… » Que resterait-il de lui ? Quelques vases ciselés, quelques stèles parfaites, que l’herbe envahira de la Voie des Tombeaux. Vestiges immortels de l’Athènes ruinée…

Pierre et Luce voyaient, comme du haut d’une colline, l’ombre qui venait sur la ville. Encore enveloppés des rayons de leur amour, ils attendaient sans peur la fin de la brève journée. Ils seraient deux maintenant, dans la nuit. Tel l’Angelus du soir, montait vers eux, évoquée, la voluptueuse mélancolie des beaux accords de Debussy, qu’ils avaient tant aimé. Plus qu’elle ne