Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/197

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embrumée, pour chercher le soleil… Qu’il est loin ! Qu’il est haut ! L’atteindra-t-on jamais ?… Le brouillard s’épaissit. Il n’y a plus de terre, il n’y a plus de cieux. Et les forces se brisent… Soudain, comme ruisselait sous la voûte du chœur une vocalise grégorienne, jaillit le chant jubilant, et des ombres émerge le petit corps transi de l’alouette, qui vogue sur la mer du soleil sans rivages…

Une pression de leurs doigts leur rappela qu’ils voguaient ensemble. Et ils se retrouvèrent dans l’ombre de l’église, étroitement serrés, écoutant les beaux chants ; leurs cœurs, fondus d’amour, touchaient aux cimes de la joie la plus pure. Et tous deux, ardemment, ils souhaitèrent — ils prièrent — de n’en plus jamais descendre.