Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/199

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elle le bruit de l’explosion et les cris de la foule, se jeta, sans avoir le temps de craindre ou de souffrir, se jeta, pour le couvrir de son corps, comme une poule ses petits, sur Pierre qui, les yeux fermés, souriait de bonheur. D’un mouvement maternel, elle serra de toutes ses forces la chère tête contre son sein ; et, repliée sur lui, la bouche sur sa nuque, ils se faisaient tout petits.

Et le pilier massif, sur eux d’un coup, croula.

Août 1918