Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il en fut tout saisi. Il n’y avait pas songé.

— C’est compliqué, la vie, reprit-elle sur un ton léger et moqueur. Il faut d’abord manger, et manger tous les jours. On a dîné, le soir. Il faut recommencer le lendemain. Et il faut s’habiller. S’habiller tout, le corps, la tête, les mains, les pieds. Cela en fait de la vêture ! Et puis, payer pour tout. La vie, c’est de payer.

Pour la première fois, il vit ce qui avait échappé à la myopie de son amour : la fourrure modeste et, par endroits, déplumée, les bottines un peu usagées, les traces de gêne, que l’élégance naturelle d’une petite Parisienne fait oublier. Et son cœur se serra.

— Ah ! est-ce que je ne pourrais pas, est-ce que je ne pourrais pas vous aider ?