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del fut reçu avec enthousiasme. Une lettre qu’il écrit, le 29 décembre, à Jennens, exulte de joie. Le temps qu’il passa à Dublin fut, avec ses jeunes années en Italie, le plus heureux de sa vie. Du 23 décembre 1741 au 7 avril 1742, il donna deux séries de six concerts, et toujours avec le même succès. Enfin, le 12 avril, eut lieu à Dublin la première audition du Messie. Le produit du concert était affecté à des œuvres charitables, et le succès fut considérable[1].

Huit jours après avoir terminé le Messie, (c’est-à-dire avant qu’il ne fût encore arrivé en Irlande), Hændel avait commencé Samson, qui

    Society, donnait uniquement des concerts de bienfaisance. Pour Hændel, on fit un arrangement spécial. Il fut convenu que Hændel réserverait seulement un concert à la charité. Hændel s’y engagea de grand cœur, en promettant « quelque chose de sa meilleure musique ». Ce « quelque chose » fut le Messie. — Voir sur la musique à Dublin, de 1780 à 1754, un article de W. H. Grattan Flood (I. M. G., avril-juin 1910.)

  1. Mais non pas à Londres, où Hændel donna le Messie seulement trois fois en 1743, deux fois en 1745, et plus du tout jusqu’en 1749. La cabale des dévots essaya de l’étouffer. Il n’était point permis de mettre le titre de l’oratorio sur l’affiche. On l’appelait : A Sacred Oratorio. Ce ne fut qu’à partir de 1750 que la victoire du Messie fut décidée. Hændel lui maintint, toute sa vie, son attribution à des œuvres de charité. Il le dirigeait, une fois par an, au bénéfice de l’Hospice des Enfants Assistés (Foundling Hospital). Même devenu aveugle, il resta fidèle à cette noble habitude ; et, pour mieux réserver le monopole de l’œuvre à l’Hôpital, il défendit qu’on en publiât rien avant sa mort.

    Depuis, on sait combien d’éditions du Messie ont paru. La collection Schœlcher, au Conservatoire de Paris, en a réuni soixante-six, publiées de 1763 à 1869.