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voient en lui un musicien dramatique, et réclament pour l’exécution de ses oratorios des chanteurs dramatiques. M. Richard Strauss, dans son introduction au Traité d’orchestration de Berlioz, oppose au grand courant polyphonique et symphonique, issu de J.-S. Bach, le courant homophone et dramatique, qui est issu de Hændel. Nous espérons que les lecteurs de ce petit livre y auront trouvé, à presque toutes les pages, la confirmation de ces idées.


Il nous reste, après avoir tâché d’indiquer les caractères généraux de l’art de Hændel, à esquisser l’esthétique des différents genres qu’il a traités.

À vrai dire, il est difficile de parler de l’opéra ou de l’oratorio de Hændel. Il faut dire : des opéras ou des oratorios : car on ne saurait les ramener à un type unique ; et nous vérifions ici ce que nous disions, au commencement de ce chapitre, de la magnifique indifférence de Hændel à choisir entre les formes d’art et les directions diverses de la musique de son temps.

Toutes les tendances de l’Europe d’alors se reflètent dans ses opéras : le modèle de Keiser, dans les œuvres du début, — le modèle vénitien