Page:Rolland Handel.djvu/212

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l’école de Mannheim, mais qui sera aussi la source des puissants contrastes beethoveniens, le swelling s’arrête court et fasse place à un piano subit, comme dans l’exemple suivant des sonates en trio de Geminiani :


\relative c'' {
\time 4/4
\key d \major
\partial 4*2
fis8( e) d\trill\( cis16 b\) | \stemDown a4.(^\markup \fontsize #8 \lower #3 {´} b8^\p) \stemNeutral d,4
}

Il est plus que probable que les virtuoses de l’orchestre de Hændel employaient aussi ces moyens d’expression[1], — sans que je croie pourtant que Hændel en ait usé aussi abondamment que Geminiani, ou que les symphonistes de Mannheim, dont le goût lui eût paru sans doute un peu mièvre et forcé. Mais ce qui est certain, c’est que pour lui, comme pour Geminiani, comme pour tous les grands artistes de son temps, surtout pour les Italiens et italianisants, la musique était un discours, et devait présenter des inflexions aussi libres et aussi variées que la parole même[2].

  1. M. Carl Mennicke remarque justement le même signe du decrescendo (𝆓) sur une note longue, dans l’ouverture d’Acante et Céphise, de Rameau, en 1751.
  2. Geminiani dit du forte et du piano : « Ils sont absolument nécessaires pour rendre l’expression de la mélodie : car toute bonne musique devant être l’imitation d’un beau discours, ces deux ornements ont pour but de produire l’effet de la voix qui s’enfle et qui retombe en parlant. »

    Telemann écrit : « Le chant est le fondement de la musique,