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des instruments (Concerto grosso), auxquels se joint le cembalo[1], fut sinon inventé, du moins porté à sa perfection et rendu classique par Corelli[2]. Les œuvres et les disciples de Corelli l’avaient propagé en Europe. Geminiani l’introduisit en Angleterre[3]. Et sans doute Hændel n’a-t-il pas été sans profiter de l’exemple de Geminiani, qui était son ami[4]. Mais il est beaucoup plus naturel de penser qu’il prit le Concerto grosso à sa source, à Rome, auprès de Corelli, pendant son séjour de 1708. Plusieurs de ses Concertos de l'op. 3[5] datent de 1710, 1716, 1722. Il en est même qui semblent remonter jusqu’au temps de son apprentissage à Hambourg :

  1. Le concertino consiste en un trio de 2 violons et basse soli, avec cembalo obligé. Les Allemands introduisirent les bois dans le concertino, accouplant ainsi avec un violon, un hautbois ou un basson. Les Italiens restèrent fidèles, en général, au groupement des seuls instruments à cordes.
  2. Les Concerti grossi, op, 6, de Corelli, parus en 1712, représentent l’expérience de toute sa vie. Des 1682, George Muffat, passant à Rome, apprenait à y connaître le genre des Concerti grossi par Corelli, qui déjà en écrivait pour des masses instrumentales considérables. Burney parle d’un concert de 150 instruments à cordes, dirigés par Corelli chez Christine de Suède, en 1680. — (Voir l’excellent petit livre de M. Arnold Schering : Geschichte des Instrumentalkonzerts, 1905, Breitkopf.)
  3. Geminiani fit paraître trois recueils de Concertos : op. 2 (1732), op. 3 (1735), op. 7 (1748).
  4. M. Schering a montré la parenté qui existe entre un thème de Geminiani et le Concerto grosso n° 4 de Hændel.
  5. Tome XXI de la grande édition.