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tère purement décoratif ; il y introduit des intentions expressives et dramatiques[1]. Si l’on ne peut dire que la splendide ouverture d’Agrippina (1709) soit déjà une ouverture à programme, combien elle est dramatique ! Le second morceau bouillonne de vie ; ce n’est plus un divertissement érudit, un jeu étranger à l’action ; il a un caractère tragique, et la réponse de la fugue est apparentée au motif sévère et un peu inquiet du premier morceau. Pour la conclusion, le mouvement lent est ramené par un solo de hautbois qui déclame d’une façon pathétique, comme certains récitatifs de J.-S. Bach.
- ↑ Scheibe qui fut, avec Mattheson, le plus grand esthéticien musical de l’Alleraagne, pour l’époque de Hændel, dit que l’ouverture doit, dans ses deux premiers morceaux, « marquer le caractère principal de la pièce », et, dans le troisième morceau, préparer la première scène de la pièce. (Krit. Musikus, 1745.) — Scheibe lui-même composait, dès 1738, des Sinfonie, « qui exprimaient, en quelque sorte, le contenu des pièces » (Polyeuctes, Mithridates).