Page:Rolland Handel.djvu/25

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le petit Hændel alla faire une visite à Berlin. Après avoir rendu ses devoirs à l’ancien maître, l’électeur de Saxe, il était prudent de les rendre au nouveau, l’électeur de Brandebourg. Il semble que ce voyage eut lieu vers 1696 ; l’enfant avait onze ans, et son père, malade, ne l’accompagna point.

La cour de Berlin vivait une heure brève d’éclat artistique, entre les guerres du Grand Électeur et celles du Roi-Sergent. La musique y était fort en honneur, grâce à la princesse-électrice, Sophie-Charlotte, fille de la célèbre Sophie de Hanovre. Elle avait attiré les meilleurs instrumentistes, chanteurs et compositeurs d’Italie[1]. Elle fonda l’Opéra de Berlin[2], et dirigeait elle-même les concerts de la cour. Sans doute, ce mouvement était superficiel ; il ne tenait qu’à l’impulsion donnée par la princesse ; et celle-ci avait plus d’esprit que de sérieux : l’art n’était pour elle qu’une distraction passionnée. Aussitôt après sa mort, les fêtes musicales de Berlin devaient s’éteindre. Mais c’était beaucoup déjà

  1. Le violoniste Torelli, Antonio Pistocchi, qui fut un des maîtres du chant italien, le père Attilio Ariosti, Giovanni Bononcini. Steffani écrivit pour la princesse des duos fameux, et Corelli lui dédia sa dernière sonate pour violon, op. 5.
  2. La première représentation eut lieu, le 1er juin 1700, avec un ballet pastoral d’Ariosti. Leibniz assistait à la répétition générale.