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Hambourg était la Venise de l’Allemagne. Ville libre, à l’abri des guerres, refuge des artistes et des grandes fortunes, entrepôt du commerce de l’Europe du Nord, ville cosmopolite, où l’on parlait toutes les langues, et surtout le français, elle était en relations continuelles avec l’Angleterre et avec l’Italie, particulièrement avec Venise, qui était pour elle un objet d’émulation. Ce fut par Hambourg que les idées anglaises se frayèrent la voie en Allemagne. Ce fut là que parurent les premiers journaux allemands[1]. Dès l’époque de Hændel, Hambourg était, avec Leipzig, le centre intellectuel de l’Allemagne. Nulle part ailleurs en Allemagne on n’estimait autant la musique[2] ; les artistes y marchaient de pair avec les riches bourgeois. Christoph Bernhard, élève de Schütz, avait fondé là un célèbre Collegium Musicum, une société de musiciens ; et là s’éleva en 1677-8

    bourg. (A. Heuss : Fr. Wilh. Zachow als dramatischer Kantaten-Komponist, Bulletin de l’I. M. G. Mai 1909.)

  1. En partie sous l’influence des publications anglaises, et notamment du Spectator d’Addison (1711). Dès 1713, parut à Hambourg l’Homme raisonnable. En 1724-1727, le journal Le Patriote de Hambourg fut fondé par une « Société patriotique ». On pensait tirer à 400 exemplaires. On souscrivit pour 5 000 dans la seule Haute-Saxe.
  2. La musique profane comptait, vers 1728, 50 maîtres, 150 professeurs. En revanche, la musique religieuse était beaucoup plus pauvrement fournie que dans la plupart des grandes villes du nord de l’Allemagne.