Page:Rolland Handel.djvu/48

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M. Pirro a signalé, dès longtemps, son influence sur le style d'orgue de J.-S. Bach. J'estime qu'elle n'a pas été moindre, quoique toute différente, sur le style d'oratorio de Hændel[1].

Buxlehude donnait, à la Marienkirche, de célèbres Abendmusiken, des concerts du soir, qui avaient lieu le dimanche, entre la Saint-Martin et Noël[2], sur le désir des corporations des marchands de Lübeck, très épris de musique[3]. Ses cantates, dont le nombre est considérable[4], furent composées à cette occasion. Écrivant pour un public de concert, et non pour un service religieux, il devait faire en sorte que sa musique fût accessible à tous. Hændel se trouva plus tard dans des conditions semblables ; et la même nécessité devait les conduire tous deux à une

  1. Les œuvres d'orgue de Buxtehude ont été rééditées par Spitta et Max Seiffert, en deux volumes, chez Breitkopf. (Voir la courte, mais substantielle étude de M. Pirro, dans son petit livre sur l'Orgue de J.-S. Bach, Paris, 1895, et Max Seiffert : Buxtehude, Hændel, Bach, dans le Jahrbuch Peters, 1902). Un choix, trop restreint, des Cantates a été publié, en un volume des Denkmäler deutscher Tonkunst. — M. Pirro prépare un grand ouvrage sur Buxtehude.
  2. Surtout depuis 1693.
  3. On remarquera le rôle de ces villes libres, Hambourg, Lübeck, — villes de commerçants intelligents et aventureux, — dans l'histoire de la musique allemande. Telles, pour la peinture et même pour la musique italienne, Venise et Florence.
  4. Il en reste 150 manuscrites, dans les bibliothèques de Lübeck, Upsal, Berlin, Wolfenbüttel, Bruxelles.