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heur de plaire au vice-roi de Naples, le cardinal Grimani. C’était un Vénitien ; et sa famille possédait le théâtre San Giovanni Grisostomo de Venise. Grimani écrivit pour Hændel le libretto de l'opéra : Agrippina, dont Hændel composa probablement une partie de la musique à Naples[1]. Une telle collaboration l'assurait d'être joué sans peine, à Venise.

Il quitta Naples au printemps, et repassa par Rome, où il dut rencontrer chez le cardinal Ottoboni l'évêque Agostino Steffani, qui, par un mélange singulier d'attributions, était en même temps Kapellmeister à la cour de Hanovre, et chargé de missions secrètes par divers princes allemands[2]. Steffani était un des plus parfaits musiciens du temps ; il se lia d’amitié avec Hændel. Peut-être firent-ils route ensemble jusqu’à Venise, où l'Agrippina de Hændel fut jouée, dès l'ouverture de la saison de carnaval 1709-1710, au théâtre San Giovanni Grisostomo[3].

  1. Voir Streatfeild : Handel, p. 43.
  2. Sur Steffani, voir p. 64 et suiv. C'est très vraisemblablement à cette rencontre avec Hændel, en 1709, à Rome, qu'il faut reporter le récit fait par Hændel d'un concert chez Ottoboni, où Steffani suppléa à l'improviste un des principaux chanteurs, avec un art sans égal. Chrysander plaçait ce recit, à l'éoque du second voyage de Hændel en Italie, en 1729. Mais cela est impossible, car Steffani mourut en février 1728.
  3. C'est-à-dire le 26 décembre 1709. Telle est la date que les recherches récentes de M. Ademollo et de M. Streatfeild ont rétablie, d'accord avec les indications fournies par les his-