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Agostino Steffani est une des figures les plus curieuses du temps[1]. Né en 1653, à Castel-franco près Venise, d’une famille pauvre, enfant de chœur à S. Marco, emmené en 1667 à Munich par le comte de Tattenbach, il y avait été l’élève de Ercole Bernabei, un maître nourri de l’art romain le plus pur[2]. En même temps il recevait une éducation très complète, littéraire, scientifique et théologique, car on le destinait à la prêtrise ; et, tout en devenant abbé[3], il était nommé organiste de cour et Musik direktor. Depuis 1681, une suite d’opéras, joués à Munich, et surtout le Servio Tullio de 1685[4] avaient répandu son renom en Allemagne. Le duc de Hanovre l’attira à sa cour ;

    dirigé par un Français, Jean-Baptiste Farinel, frère du gendre de Cambert.

  1. MM. A. Einstein et Ad. Sandberger rééditent, en ce moment, dans les Denkmäler der Tonkunst in Bayern, un choix des œuvres de Steffani. M. Arthur Neisser a consacré une petite brochure à Steffani, à propos d’un de ses opéras : Servio Tullio (1902, Leipzig). — Voir aussi les études de Rob. Eitner dans l’Allg. Deustche Biographie, de Chrysander dans son Hændel t. I, et de M. Georg Fischer dans son livre cité plus haut.
  2. Munich était devenu un foyer de musique italienne en Allemagne, depuis que le prince-électeur Ferdinand avait épousé, en 1652, une princesse italienne, Adélaïde de Savoie. — Voir Ludwig Schiedermair : Die Anfänge der Münchener Oper (Sammelb. der I. M. G., 1904).
  3. En 1680.
  4. On trouvera la liste des opéras de Steffani, et l’analyse de Servio Tullio, dans la brochure de M. Arthur Neisser.