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le théâtre du passé

chercher le peuple chez lui, dans les faubourgs, de temps à autre ».[1]

Voyons comment. Nous avons déjà dit ce qu’il fallait penser des représentations d’Andromaque et de Tartuffe. Je prendrai comme type, cette fois, le vingtième gala populaire, donné au théâtre Trianon, le jeudi 2 avril 1903.

Le tarif des places était le suivant :

Orchestre 
 Francs
3 »
Balcon 
2 50
Première galerie 
2 »
Banquettes 
1 »

Et je ne prétends pas que ces prix soient exagérés ; mais je rappelle, en passant, que les dernières places, au Théâtre Français, sont à 1 franc, et qu’à l’Odéon, elles sont à 0 franc 50, au tarif ordinaire. Que si l’on prend pour terme de comparaison le tarif des prix réduits à l’Odéon, on trouve même qu’il est moins élevé, l’orchestre étant à 2 francs 50, — le balcon, — deuxième

  1. C’était déjà la une idée de M. Camille de Sainte-Croix. Dans quelques articles de la Petite République, parus en 1887, il proposait que l’on fit jouer les troupes des théâtres subventionnés sur les scènes des faubourgs parisiens ; — un examen plus approfondi de cette idée lui en démontra d’ailleurs l’insuffisance, et il chercha, depuis, à réaliser un projet plus complètement populaire. — La même année, en 1887, M. Ritt, directeur de l’Opéra, présentait au ministre Fallières un projet de théâtre populaire, où il recourait aux troupes et aux répertoires des quatre théâtres subventionnés, délégués plusieurs jours par semaine, et des deux grands concerts symphoniques. Mais il voulait un théâtre fixe, et un personnel de choristes, figurants et musiciens d’orchestre, attachés au théâtre. — Cette idée fut développée en 1902, à la Chambre, par M. Couyba, rapporteur des Beaux-Arts.
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