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chasser.[1] C’était en septembre 1563, quatre mois avant sa mort. — Ainsi, jusqu’à la dernière heure, il eut à lutter contre la jalousie et contre la haine.

Ne le plaignons pas. Il savait se défendre ; et, mourant, il était capable, à lui seul, comme il disait jadis à son frère Giovan Simone, « de mettre en pièces dix mille de cette engeance ».

En dehors de la grande œuvre de Sant-Pierre, d’autres travaux d’architecture occupèrent la fin de sa vie : le Capitole,[2] l’église Santa Maria degli Angeli,[3] l’escalier de la Laurenziana de Florence,[4] la Porta Pia, et surtout l’église San Giovanni dei Fiorentini, — dernier de ses grands projets, avorté comme les autres.

Les Florentins l’avaient prié d’élever l’église de leur nation à Rome ; le duc Cosme, lui-même, lui écrivit une lettre flatteuse, à ce sujet ; et Michel-Ange, soutenu par son amour pour Florence, entreprit l’œuvre avec un enthousiasme juvénile.[5] Il dit à ses compatriotes « que s’ils exécutaient son plan, ni les Romains, ni les

  1. Nanni n’en pria pas moins le duc Cosme, au lendemain de la mort de Michel-Ange, de lui faire donner la succession de Michel-Ange à Saint-Pierre.
  2. Michel-Ange ne put voir élever que les escaliers et la place. Les édifices du Capitole n’ont été terminés qu’au dix-septième siècle.
  3. De l’église de Michel-Ange, il ne reste rien aujourd’hui. Elle fut reconstruite entièrement au dix-huitième siècle.
  4. On exécuta le modèle de Michel-Ange en pierre, et non en bois, comme il voulait.
  5. En 1559-1560.
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