Page:Rollinat - Les Apparitions, 1896.djvu/224

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La profondeur des coins tout grouillants d’ombre froide
Y laissait supposer du reptile à foison ;
Sous mes pas maint bourbier, comme un lac de poison,
Tendait le guet-à-pens de son eau blême et roide.

L’étrangeté des bruits formait à voix couvertes
Comme un parler confus, appelant et rôdeur ;
Des respirations vagues traînaient l'odeur
Qui monte des caveaux et des fosses ouvertes.

Tel murmure partait de tel objet muet ;
Et l’Animé stagnait, l’Inerte remuait,
Avec ce geste errant qui cherche et qui vous frôle.

C’était l’horreur magique, à craindre qu’une main,
Celle de la Mort même, en grand squelette humain,
Ne s’abattît soudain, lourde, sur mon épaule.