Page:Romains - Les Copains.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

firent des détours. Une clarté coupa la route. Elle sortait d’une porte.

Ils approchèrent. Une branche de pin pendait au-dessus de la porte ; et une grosse lampe de cuivre, comme une araignée ventrue, tissait sa toile de rayons entre un comptoir et des solives.

— Voilà une auberge. Si on pouvait coucher ici, ça serait épatant.

— J’en doute.

Ils entrèrent. La salle était vide. Rien ne bougea d’abord. Ils toussèrent, firent « hum ! » pressèrent la poire de leurs trompes.

Une femme obèse parut. Son abdomen la précédait d’un bon pas. Sa poitrine venait ensuite, comparable à deux sacs de farine battant la croupe d’un cheval ; puis sa tête, renversée, bourrée d’une graisse blanche ; et, sur sa tête, deux yeux ronds et saillants que la marche ballottait du même mouvement que la poitrine.

— « Messieudames ! » fit-elle, souriante, vous voulez à manger ?