Page:Romains - Les Copains.djvu/240

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Le ciel semblait devenir plus clair encore, et s’éloigner. Les ténèbres de droite et les ténèbres de gauche cherchaient à se réunir. Pressée entre elles, la sente rendait sa lumière peu à peu.

— Bénin !

— Quoi ?

— Tu es bien sûr de ta route ?

— Mais oui !

— Parce que je trouve que ça monte de plus en plus. Tu n’as pas l’intention de nous faire bivouaquer sur une montagne ?

— Je t’ai déjà dit que la maison est sur la pente même du Testoire, à douze cent cinquante, ou treize cents… Tu n’y arriveras pas en te mettant sur le cul et en te laissant glisser.

De vrai, ça commençait à grimper assez dur. On ne savait plus guère où on mettait le pied, et on butait à chaque instant. Puis il y avait de plus en plus d’eau. Des filets invisibles gargouillaient un peu partout.

— J’ai les chaussettes mouillées.