Page:Romains - Les Copains.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tu les sécheras au feu.

— Ne récrimine pas contre cette eau ! Quand tu l’auras goûtée, tu m’en diras des nouvelles ! Ah ! ce n’est pas du pipi de robinet ! Les roches du Meygal lui donnent une saveur unique.

— Quand j’ai de l’eau dans mes chaussettes, je me fiche bien du goût qu’elle a.

Le terrain était si pénible que la file tendait à se disloquer. Chacun se tirait d’affaire de son côté, et comme il pouvait, au milieu des ronces, des chicots et des trous. On s’ingéniait à préserver les bouteilles et la vaisselle. Les personnes elles-mêmes avaient moins d’importance.

Bénin s’arrêta :

— Ne nous lâchons pas !… ne semons pas les derniers !… ça serait affreux. Tout le monde est là ?

Les traînards se rapprochèrent.

— Quatre… cinq… six… Et Martin ? Où est Martin ?

— Tiens ! c’est vrai !