Page:Romains - Les Copains.djvu/42

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— Le langage de Lamendin m’est allé au cœur. Son avis a de l’importance. Ce visage fessu ne lâche, comme il est naturel, rien qui n’ait été longuement digéré.

— Merci !

— J’ai vilipendé Ambert et Issoire, seul de vous tous. J’ai tenu votre promesse commune. Mais une telle manifestation n’a pas d’efficacité. Des bouts-rimés ? Arme inoffensive. Je les voudrais enduits de curare.

Il réfléchit un instant.

— Je n’ose espérer l’insertion de mes vers dans le Journal officiel, édition des communes. Or, c’est l’unique quotidien de Paris, j’en suis sûr, qui atteigne nos deux villages. Quant aux feuilles locales le Républicain d’Ambert et le Petit Phare d’Issoire, tout me laisse penser qu’elles ne publient point de poésies, et qu’en publiassent-elles, elles refuseraient ces vers sans rimes que le principal du collège d’Ambert nomme décadents.

— Alors ?