Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/24

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des philosophes et aux lamentations des poètes. Sophocle, dans ce chœur d’Antigone où il célèbre en si beaux vers la grandeur du génie humain, après avoir énuméré les miracles de ce génie inventif, s’écrie douloureusement : « Contre la mort seule il n’a pas d’asile ! » On connaît la pallida Mors d’Horace, heurtant d’un pied fatal et indifférent regum turres et pauperum tabernas, vers que Malherbe devait si heureusement traduire et qu’avait traduits avant lui, d’une façon plus naïve et moins harmonieuse, un brave poète du XIII e siècle, Hélinand :


Mors, tu abas à un seul jour
Aussi le roi dedens sa tour
Com le povre desous son toit[1]


Il n’est pas de lieu commun plus rebattu, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, que

  1. Vers cités par M. Lenient, la Satire en France au
    moyen âge, page 406, édition de 1877.