Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/37

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proche. N’y pouvant rien changer, ils se contentaient d’en rire : rire joyeux en apparence, amer au fond. Sous cette humeur gouailleuse qui semble particulière à l’esprit gaulois, sous ces facéties goguenardes, se cache une pensée sérieuse, une profonde mélancolie.


V


À quelle époque fut composé le conte recueilli par M. Guénard ? C’est là une question qu’il ne m’appartient pas de résoudre. Il doit sans doute remonter à un temps où l’antique respect pour les croyances religieuses laissait déjà place à une liberté d’esprit et de critique d’autant plus grande qu’elle ne semblait pas tirer à conséquence. Mais ce trait n’a rien de bien particulier, et cette liberté d’esprit est peut-être plus vieille qu’on