Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/109

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au hasard. Il s’engagea d’abord dans une crevasse ouverte au bas de la falaise ; la lumière semblait se dissoudre pour atteindre le fond, qui se décela sans issue.

Un second gouffre parut d’abord propice à l’aventure. Plusieurs galeries s’enfonçaient dans la terre ; Targ les explora sans profit.

Le troisième voyage fut vertigineux. Le planeur descendit à plus de deux mille mètres avant de toucher terre. Le fond de ce trou démesuré formait un trapèze dont le plus petit côté avait deux hectomètres. Partout s’ouvraient des cavernes. Il fallut une heure pour les parcourir. Hors deux, toutes étaient bornées par des parois pleines. Les deux, au rebours, comportaient de nombreuses fissures, mais trop étroites pour permettre le passage d’un homme.

— N’importe ! murmurait Targ au moment où il se disposait à abandonner la deuxième caverne… Je reviendrai.

Soudain, il eut cette impression étrange qu’il avait ressentie, dix ans auparavant, le soir du grand désastre. Tirant vivement son hygroscope, il considéra l’aiguille et poussa un cri de triomphe : il y avait de la vapeur d’eau dans la caverne.