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XV

L’enclave a disparu

Longtemps, Targ marcha dans la pénombre. Toutes ses pensées étaient éparses, une joie démesurée emplissait sa chair. Lorsqu’il revint à lui, il songea :

— Il n’y a provisoirement rien à faire. Pour atteindre l’eau mystérieuse, il faut découvrir quelque issue, ailleurs qu’au fond du gouffre, ou se frayer un passage : c’est une question de temps ou une question de travail. Dans la première conjoncture, la présence d’Arva serait infiniment utile. Dans la seconde, il faudrait rejoindre l’Équatoriale des Dunes et ramener les appareils nécessaires pour capter l’énergie et fendre les granits.

Tout en faisant ses réflexions, le jeune homme avait appareillé. Bientôt, le planeur décrivit les courbes hélicoïdales qui devaient le ramener à la surface. En deux minutes, il sortait du gouffre et, tout de suite, le veilleur, orientant son ondifère mobile, lança un appel.

Rien ne répondit.

Étonné, il darda des ondes plus intenses. Le récepteur demeura muet. Une légère anxiété saisit Targ ; il lança l’appel circulaire qui, successivement, attaquait toutes les directions. Et, comme