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LA MORT DE LA TERRE

« Du premier relais des Terres-Rouges. Deux secousses puissantes ont soulevé l’oasis. Le nombre des morts et des blessés est considérable ; les récoltes sont anéanties ; les eaux semblent menacées. Des planeurs partent pour les Hautes-Sources… »

Ce fut une ruée. Les hommes, les planeurs et les motrices surgissaient par torrents. Une excitation inconnue depuis des siècles soulevait les âmes résignées : la pitié, la crainte et l’inquiétude rajeunissaient cette multitude du Dernier-Âge.

Le Conseil des Quinze délibérait, tandis que Targ, tout tremblant, répondait au message des Terres-Rouges et annonçait le départ prochain d’une délégation.

Aux heures tragiques, les trois oasis sœurs – Terres-Rouges, Hautes-Sources, la Dévastation – se devaient des secours. Omal, qui avait une connaissance parfaite de la tradition, déclara :

— Nous avons des provisions pour cinq ans. Le quart peut être réclamé par les Terres-Rouges… Nous sommes aussi tenus de recueillir deux mille réfugiés, si c’est inévitable. Mais ils n’auront que des rations réduites et il leur sera interdit de s’accroître. Nous-mêmes devrons limiter nos familles, car il faut, avant quinze ans, ramener la population au chiffre traditionnel…

Le Conseil approuva ce rappel aux lois, puis Bamar cria vers la foule :

— Le Conseil va nommer ceux qui partiront