Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/54

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Il s’arrêtait à chaque moment pour considérer les rocs et aussi par prudence ; ce sol convulsé devait être plein de pièges. Une exaltation étrange le saisit. Il songea que, si une route existait vers l’Eau, il y avait bien des chances pour qu’elle se décelât dans cet endroit si profondément remanié. Ayant allumé la « radiatrice » qu’il ne quittait jamais en voyage, il s’engagea dans des fissures ou des corridors : tous se rétrécissaient rapidement ou se terminaient en cul-de-sac.

À la fin, il se trouva devant une fente médiocre, à la base d’une roche haute et très large, que les secousses n’avaient que faiblement entamée. Il suffisait d’examiner la cassure, par endroits étincelante comme du cristal, pour deviner qu’elle était récente. Targ, la jugeant négligeable, allait s’éloigner. Des scintillations l’attirèrent. Pourquoi ne pas l’explorer ? Si elle était peu profonde, il n’aurait que quelques pas à faire.

Elle se révéla plus longue qu’il ne l’eût espéré. Néanmoins, après une trentaine de pas, elle commença de se rétrécir ; bientôt, Targ crut qu’il ne pourrait aller plus loin. Il s’arrêta, il examina scrupuleusement les détails des murailles. Le passage n’était pas encore impossible, mais il fallait ramper. Le veilleur n’hésita guère ; il s’engagea dans un trou, dont le diamètre excédait à peine la largeur d’un homme. Le passage, sinueux et semé de pierres aiguës, devint plus étroit encore ;