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— D’après les plongeurs, fit Rem, aucune fissure nouvelle ne s’est formée dans le lit du lac. Le mal vient donc des sources. On peut faire trois hypothèses principales : les sources sont obstruées, elles sont détournées de leur voie, ou elles sont taries. Nous conservons une espérance.

De sa bouche, le mot espérance tombait comme un bloc de glace.

Targ dit encore :

— Les réservoirs sont-ils pleins ?

Rem eut presque un geste :

— Ils le sont toujours. Et j’ai donné l’ordre d’en creuser de supplémentaires. Avant une heure, toutes nos énergies seront en action.

Il en fut comme l’avait annoncé Rem. Les puissantes machines des Terres-Rouges creusèrent le granit. Jusqu’à la première étoile, une stupeur régna sur l’oasis.

Targ était descendu sous la terre. On y avait maintenant, à l’aide des galeries aménagées par les mineurs, un accès rapide et sans danger. À la lueur des phares, le veilleur considérait le site souterrain où, le premier de tous les hommes, il avait abordé. Il l’étudiait avec fièvre. Deux sources nourrissaient le lac. La première débouchait à vingt-six mètres de profondeur, la deuxième à vingt-quatre mètres.

Les plongeurs avaient pu pénétrer dans l’une, mais à peine ; l’autre se trouva trop étroite.