Page:Rosny aîné - La Mort de la Terre - Contes, Plon, 1912.djvu/95

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Ils firent disparaître les cadavres et, ayant abrité Érê avec les enfants, ils expulsèrent quelques groupes de ferromagnétaux. Ensuite, ils prirent leur premier repas sur la terre nouvelle.

— Courage ! murmura Targ. Il y eut un moment, dans la profondeur de l’Éternité, où un seul couple humain exista ; toute notre espèce en est descendue ! Nous sommes plus forts que ce couple. Car s’il avait péri, l’humanité périssait. Ici, plusieurs peuvent mourir sans détruire encore toute espérance.

— Oui, soupira Érê ; mais l’eau couvrait la terre !

Targ la regarda avec une tendresse sans bornes.

— N’avons-nous pas déjà retrouvé l’eau une première fois ? fit-il tout bas.

Il demeura immobile, les yeux comme aveuglés par le rêve intérieur. Mais, se réveillant :

— Tandis que vous aménagerez la demeure, je vais examiner nos ressources.

Il parcourut l’oasis en tous sens, évalua les provisions laissées par les Équatoriaux, s’assura du fonctionnement des générateurs d’énergie, des machines, des planeurs, des planétaires et des ondifères. Le trésor industriel des Derniers Hommes était là, prêt à seconder toutes les renaissances. D’ailleurs, Targ avait amené des Terres-Rouges ses livres techniques et les annales, riches en notions et en souvenirs. La présence des ferromagnétaux