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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

soins légers qui mêlent une grâce à la vie quotidienne.

« Votre jardin, dit Jean, s’entend bien avec le clair de lune : il vit, la nature lui a fait le don royal de la joie. »

Antoine hausse les sourcils, vérifie l’affirmation de Jean par un coup d’œil circulaire et, avec indifférence :

« C’est vrai. Le clair de lune lui va…

— Il est ravissant de vieillesse », intervient Violaine en tournant son visage charmant vers les étoiles.

Elle désigne Mars du doigt :

« Je le verrai donc de près.

— Bon, fait Antoine, vous avez pris notre décision définitive. »

Il ne rit pas, mais son sourire s’étend en largeur, au point de paraître hilare, et il grommelle :

« Vous auriez tort de croire que vous allez vous amuser ! D’abord, le voyage particulier du Stellarium !

— Dans les étoiles.

— En annulant le soleil ! Comme monotonie, on ne fait pas mieux. Quant à Mars lui-même, ce n’est pas un spectacle bien réjouissant ! »

Elle riposte avec véhémence :

« Non, mais passionnant ! Vous avez hâte de le revoir, allez, chacun à votre manière : Jean avec exaltation, Antoine avec une curiosité insatiable et vous, Jacques, avec amour. »

— Exact, fis-je.