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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/9

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

À mesure, elle rend invisibles des colosses perdus au fond des étendues stellaires, alors que le chétif Mars, microbe de l’Infini, est plus éclatant, d’ici, que le triple Sirius.

Mon vieux jardin, avec ses arbres torses, ses herbes dures, ses fleurs sauvages, devient la lande des sorcières.

L’atmosphère a frissonné : l’Albatros, la fusée bleue d’Antoine, descend en spirale et atterrit aussi légèrement qu’une libellule sur les terre-plein du verger.

Antoine, Jean et Violaine en descendent, avec qui je reprendrai bientôt le voyage des espaces interstellaires.

Jean nous a gentiment, mais impérieusement, imposé Violaine. Ce n’est point sa volonté qui parlait, mais plutôt celle de cette belle fille des hommes.

Elle est sans ressemblance avec son frère. Vous la croiriez issue des terres chaudes, avec ses cheveux de nuit en serpents, ses yeux de feu noir et son corps rythmique, tandis que Jean revêt l’apparence que nous conférons aux guerriers blonds et roux de la Gaule celtique.

Pour le principe, Antoine et moi résistons depuis un mois, mais la volonté de Violaine vaincra ce soir même.

Au fond, ce n’est pas pour nous déplaire… Durant la traversée interastrale et pendant la vie sur Mars, des soins féminins nous ont manqué, les