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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/110

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

si rarement. Ah ! sans la Terre, la patrie astrale, Grâce pourrait me consoler.

Rêves aussi vains que ceux d’un homme atteint d’une maladie mortelle.

Un brouillard intérieur. Mon être flotte entre le réveil et le sommeil ; la réalité se perd dans une irréalité fantastique.

Une voix m’éveille. Ni la voix de Jean ni celle de Violaine. Je me suis dressé d’un bond. Impossible !… Mais si, c’est bien la voix d’Antoine, un peu altérée seulement par le haut-parleur. Jean est déjà debout dans l’ombre. Violaine accourt.

« C’est bien la voix d’Antoine ! cria Jean.

— Nous voici, Antoine. »

Antoine répond :

Je serai sur Mars dans une minute, éclairez le blockhaus. »

Dans l’obscurité qui enveloppe la Planète, car les Martiens vivent sans lumière la nuit, le blockhaus rayonne. La minute passe, si courte et si longue, puis une grande lumière dans le firmament.

À peine quelques secondes et le Stellarium se pose légèrement à quelques encablures du blockhaus.

Antoine paraît, aussi calme que d’habitude. Nous nous pressons autour de lui, dans l’allégresse du sauvetage auquel, chez moi, se mêle l’épouvante rétrospective.

« Qu’est-il arrivé ? demanda Jean… Le Stellarium