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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/21

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

tropicale, fit Jean. Et nous savons que la flore de cette Planète fut belle… elle l’est encore.

— La flore primitive devait l’être davantage. Nos amis Tripèdes en sont plus loin que nous, Terrestres, de nos flores primaires. »

La structure du site, en évoquant d’antiques fécondités, rendait plus saisissante la pétrification présente.

« Aurai-je la joie de mettre le pied sur cette terre farouche ? » demanda Violaine.

Elle était tout près de moi. J’étais heureux. Je me grisais avec douceur, tendrement de son contact. J’échappais à la crainte confuse qui accompagne sur la Terre l’amour le plus rassurant…

Et toutefois, je désirais passionnément revoir Grâce.

« On peut, acquiesça Jean, après avoir fouillé la vallée avec sa lunette. Nul grand Zoomorphe à l’horizon et peu de médiocres. »

Le Stellarium s’arrêta sur un plateau. Aucun champ de gravitation ne s’ajoutait à la faible pesanteur martienne.

« Armons et cuirassons-nous ! »

Un quart d’heure plus tard, nous ressemblions pas mal à ces scaphandriers qu’on voit sur de vieilles gravures, si différents de nos marcheurs aquatiques.

Ainsi équipés nous sortîmes du Stellarium.

Nous ne laissions pas d’être gênés par notre légèreté, encore que nous nous fussions accoutumés lors du premier voyage. Chaque pas nous entraînait au-