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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/32

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

évoque un bois de gigantesques et fantastiques champignons, et c’est une sorte d’herbe rouge qui pousse sur la plaine. Quant au lac, sans les plantes singulières qui l’enveloppe, il me rappellerait le lac de Zurich. »

Des créatures volantes, qui s’élevaient lentement au-dessus du plateau, émerveillèrent Violaine.

« Cinq ailes, mais quelles ailes ! Peut-être les ptérodactyles ressemblaient-ils à ceux-là.

— Du tout, fit Antoine. Ni reptile, ni cheiroptère, ni oiseau, ni plumes, ni poils ; une sorte de mouche veloutée. »

Un des êtres volants, grand comme un aigle, se posa sur une arête de roc, à une centaine de mètres des aéronautes :

« Il a pour le moins six yeux ! s’exclama la jeune fille.

— Sept, tout juste, dit Jean, et trois pattes, Violaine. Mais voici des quintupèdes. »

Ils étaient trois, au bas de la pente : l’un semblait une caricature de léopard, malgré sa gueule rectangulaire, ses yeux multiples et ses cinq pattes. Les deux autres, de couleur brique, faisaient plutôt songer à des ours, encore que le poil fût remplacé par une sorte de feutre. La taille des trois bêtes se rapprochait de celle des grands loups nordiques.

« Carnivores ou plantivores ? » grommela Antoine.

Chacun de ces animaux avait six yeux, de nuances diverses, saphir, rubis, émeraude, améthyste, plus étincelants que même les yeux de nos félins dans la pénombre.