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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/37

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

dès que nous croyions prendre le rythme de la marche terrestre, nous bondissions.

« À pas de tortue… eh ! »

Presque en même temps, nous nous arrêtions tous les trois.

« Les voilà, nos amis, s’écria Jean, où du moins quelques-uns d’entre eux.

— Sont-ce bien les mêmes ? demanda Violaine.

— J’en reconnais un, fis-je.

— Et moi, trois », ajouta Jean.

Ils étaient six qui, à notre vue, avaient d’abord fait marche en arrière. Mais tout de suite, ils s’étaient rassurés, et déjà l’un d’eux nous « parlait », je veux dire qu’il s’exprimait à l’aide de signes créés par les Tripèdes et par nous.

Violaine examinait avidemment ces êtres fantastiques. Elle les reconnaissait d’ailleurs très bien : nous avions rapporté sur la Terre un grand nombre de photographies. Son étonnement n’en était pas moins vif et augmentait à mesure que les Tripèdes venaient à notre rencontre.

« Quels beaux yeux ! s’écria-t-elle. Ils les parent tout entiers ! Leur teint aussi est admirable, nos plus beaux pétales atteignent à peine des nuances aussi délicates. »

Nous continuions à aller à la rencontre des Tripèdes et bientôt nous les rejoignîmes.

Jean avait entamé la conversation avec l’un d’eux. Nous apprîmes que rien n’avait changé depuis notre départ, mais que l’envahissement des Zoomorphes continuait, très lentement d’ailleurs, sur divers