Aller au contenu

Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

dessus des territoires occupés par les animaux, les plantes et les Tripèdes, mais au-dessus des régions, de beaucoup plus nombreuses, où règnent les Zoomorphes. Ces régions, sauf à leurs orées, étaient complètement inconnues des Tripèdes ; mais ils n’y pouvaient pénétrer qu’en risquant continuellement leur vie.

La marche du Stellarium est ralentie à l’extrême, et les arrêts fréquents. Parfois, il s’immobilisa pour que nos hôtes puissent mieux voir les paysages.

« Hélas ! c’est pourtant vrai que nous sommes exilés de la plus grande partie de notre Planète, disait mélancoliquement le Chef Implicite. Depuis des myriades d’années, aucun Tripède n’a pu parcourir d’immenses territoires. Toute la Terre, n’est-ce pas, appartient aux hommes ?

— À part les réactions de la nature qui parfois sont terribles, mais enfin nos appareils aériens nous conduisent partout et des établissements ont été fondés dans les régions les plus farouches. La dernière conquête fut, au xxe siècle, celle du continent et des îles qui enveloppent le pôle Sud.

— Quelle grandeur est la vôtre !

— Elle aura sa fin, hélas ! Et je ne la crois pas tellement lointaine. Peut-être un million d’années. »

Le Stellarium voguait lentement au-dessus des sites où se décelaient des pays désertiques et de magnifiques civilisations disparues. Tout cela était maintenant occupé complètement par les Zoomorphes. Des monuments immenses, tantôt nous faisaient songer à un amalgame des ruines d’Angkor