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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/64

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Il s’agit de savoir si nous sommes aussi intelligents qu’ils le furent ! J’en doute, répondit Antoine.

— Eh ! doutons-en tant qu’il nous plaira, pourvu que ce soit le doute provisoire qui n’entrave pas les actes.

— Mes doutes sont des stimulants ! » riposta flegmatiquement Antoine.

Dès le soir, nous commençâmes les expériences, ou, comme disait Jean, nous ouvrîmes les hostilités.

Ainsi qu’il avait été convenu au cours de la journée, nous traçâmes des signaux lumineux sur une plaque. Naturellement, nous adoptâmes la méthode en quelque sorte classique — celle que nos Ancêtres essayèrent dès le xixe siècle et que nos contemporains perfectionnèrent. On ne comptait d’ailleurs que des échecs : ni Mars, ni Vénus, ni aucune planète n’avaient jamais répondu. Nous traçâmes sur la plaque, à l’aide d’une substance phosphorescente, des figures géométriques simples — triangles, carrés, cercles, ellipses : les figures ainsi réunies nous paraissaient avoir plus de chance d’attirer l’attention qu’une figure unique, même répétée.

Quelques heures passèrent. Rien, naturellement.

« Il aurait été prodigieux qu’il y eût d’emblée une réaction des Éthéraux, remarqua Antoine.

— Est-il sûr qu’aucune réaction ne se soit produite ? » fis-je.