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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/65

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

Jean, qui observait avec attention les colonnes et les groupes lumineux, dit à son tour :

« En tout cas, je n’ai rien observé d’irrégulier.

— Parbleu ! grommela Antoine qui s’était mis à rire tout bas. Il se passera du temps avant que nous puissions discerner le normal et l’anormal chez ces êtres.

— Eh ! croyez-vous que j’en doute ? repartit Jean avec une nuance d’aigreur. J’accorde que j’aurais mieux fait de dire que je n’ai rien remarqué du tout.

— Conclusions ?

— Pas de conclusion. Nous restons dans nos ténèbres ; ne disons pas que notre appel a échoué, ne disons même pas qu’il n’a pas été remarqué. Nous n’en savons rien. Il faut toutefois recommencer pendant plusieurs jours pour attirer l’attention des Éthéraux.

— C’est ce que nous ferons.

— Amen ! fit Jean. J’ai l’intuition, Antoine, qu’il faudra recourir à autre chose qu’à du visuel. Tout nous incline à penser qu’un mode de perfection analogue à notre vue leur est étranger. En attendant, répétons sagement l’expérience première. »

Nous le répétâmes sagement pendant six jours, par acquit de conscience.

« Rien n’empêche de la répéter encore et encore, dit Jean, le sixième jour, mais il convient de passer simultanément à d’autres exercices. »

Il n’avait pas besoin de le dire. Son intention correspondait à la nôtre. Nous tenions d’ailleurs pour fort improbable que les Éthéraux eussent des