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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/94

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

mation radiante des signaux morses, étaient désormais une traduction triplement indirecte de notre langue parlée.

Ce jour-là et les jours suivants, nous nous évertuâmes à faire connaître aux Éthéraux l’existence des Tripèdes et, en général, de la faune-flore de Mars. Cette existence leur était connue sous la forme que j’ai dite ; un Tripède n’était pour eux qu’une petite nuée radiante dont ils n’avaient pas compris le sens « massif », ergo de l’individualité. Il en allait de même pour chaque animal et chaque plante, comme aussi pour les Zoomorphes.

La connaissance qu’ils avaient de nos organismes terrestres devait faciliter leur connaissance des Martiens, ce qui ne laissait pas d’être un curieux renversement des normes. Jusqu’à un certain point, cette connaissance était préparée par nos entretiens, mais elle restait fort embryonnaire. Il y fallait, comme pour nous, la collaboration de deux systèmes de vie. Nous la préparâmes par des entretiens répétés. Bientôt, nos impondérables amis eurent sur les existences organisées de la Planète des notions qui devaient rapidement se coordonner.

Pendant ce temps, nous avions préparé pour le Chef Implicite et Grâce des signaux qui leur permirent un premier échange de paroles, encore très restreint, avec les Éthéraux. Nous comprenions, par suite, tout ce qui se disait entre eux, mais il nous était loisible de parler aux uns et aux autres, tout