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Page:Rosny aîné - Les astronautes - 1960.djvu/93

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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

la volupté née du seul contact de nos poitrines ne ressemblait à aucune de nos épaisses voluptés humaines.

Nous retrouvâmes nos compagnons et le Chef Implicite, tous fort animés, mais la discussion était close.

« Pourquoi ne pas commencer tout de suite ? dit Violaine plus impatiente que nous.

— Oui, pourquoi pas ? riposta Antoine.

— En route ! » se contenta de dire l’ami Jean.

Quelques minutes plus tard, ayant franchi l’Équateur, nous nous retrouvâmes loin de la forêt agamique, sur la colline où nous conversions d’habitude avec les Éthéraux ; ils auraient répondu ailleurs à nos signaux, mais c’est ici que nous avions réuni les appareils nécessaires à nos communications.

C’était la pleine nuit. Les deux satellites de Mars étaient visibles, mais leurs lueurs étaient bien faibles par comparaison à la lumière de notre Lune. Aldébaran, Sirius, Antarès (auxquels se joignirent bientôt Véga, Arcturus et Régulus, et quelques Éthéraux moins familiers) ne tardèrent pas à paraître.

Le Chef Implicite assista à la conversation dans un état d’excitation qu’il n’avais jamais montrée encore. Grâce était bouleversée et ravie. Elle le fut davantage quand je lui dis qu’elle pourrait leur parler à son tour, dès qu’on serait convenu des signaux nécessairement aussi dissemblables que la langue des Tripèdes et la nôtre, puisque nos relations avec les Éthéraux, commencées à l’aide d’une transfor-