3.
Sa très sainte maman,
A l’âge de quinze ans,
Elle enfanta son[1] père ;
Par un sacré bonheur
Produit son créateur,
Demeurant vierge et mère.
6.
Ses beaux yeux larmoyant[s]
Et ses cris languisants
Nous appellent à la crèche,
Pour demander enfin
Si c’est notre destin
Nous laisser en ces brèches.
4.
Après l’accouchement,
Elle prend sou enfant
Et lui tend la mamelle.
Oh ! fait miraculeux !
prodige des deux !
Une mère est pucelle.
7.
Est-ce notre destin
Que, pour tous les humains,
Un lieu si misérable
Ce soit notre séjour ?
Prodige de l’amour,
Tu n’a[s] point de semblable.
5.
Et, par compassion,
Elle offre son poupon
A son Père adorable.
Père tout puissant 1
Dit-elle en soupirant,
N’aurons-nous qu’une étable ?
8.
Sacrée[s] troupes des deux,
Venez voir en ce lieu
Votre Prince adorable,
Entre deux animaux,
Sans couches et sans drapeaux,
Dans une vieille étable.
9.
Vous, pauvres pastoraux
Laissez là vos troupeaux,
Venez dans cette grange,
Voyez la pauvreté
Et la nécessité
Auprès du Roi des anges.
D’un chansonnier manuscrit de Miécourt (XVIIIe siècle), Publié par l’abbé Daucourt dans Archives II, 46.
36. Dans l’octave [de Noël].
1.
Chrétiens ! Que chacun s’apprête
Pour la fête
De ce saint jour solemnel !
Entonnons tous des cantiques
Et musiques
A la venue de Noël.
3.
C’est Adam, le premier homme,
D’une pomme,
Qui nous avait tous perdu[s]
Dieu, par sa miséricorde,
Nous accorde
Son fils bien-aimé, Jésus.
2.
Un Dieu vient dessus la terre
Satisfaire
Tout le pauvre genre humain,
Et apaiser la colère
De son père,
Irrité au dernier point.
4.
Imitons les saints archanges
Et les anges,
Qui, dans les termes précis,
Chantant avec mélodie,
Psalmodie[nt]
Gloria in excelsis.
- ↑ 1 Lire : sans.
