Page:Rostand - Les Musardises, 1911.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce serait trop beau ! — Ne pas lire tout,
Choisir dans le livre ! —
Mais on ne peut pas ! Sans être debout,
On ne peut pas vivre !

Ce qu’il faut pouvoir, ce qu’il faut savoir,
C’est garder son rêve ;
C’est se faire un ciel qu’on puisse encor voir
Lorsque l’on se lève ;

C’est avoir des yeux qui, voyant le laid,
Voient le beau quand même ;
C’est savoir rester, parmi ce qu’on hait,
Avec ce qu’on aime !

Ce qu’il faut, c’est voir, au-dessus d’un toit,
D’une cheminée,
Au-dessus de moi, au-dessus de toi,
D’une humble journée,

D’un coin de Paris, — c’est cela qu’il faut,
Car c’est difficile ! —
Un ciel aussi pur, un ciel aussi haut
Qu’un ciel de Sicile !