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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/135

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Oh ! Que sans peine alors, dans les bois renaissans,
Nous oublirons l’automne et ses jours languissans !
Ce n’est point toutefois que nos foyers agrestes
De leurs charmes perdus ne conservent les restes.
De la nuit des vapeurs dégageant l’horizon,
Un soleil d’or se lève ; et l’ardente saison
De l’automne flétri prend un moment la place.
Consolateur des champs, que menaçoit la glace,
Le règne fugitif de ce nouvel été
Ramène avec comus la folâtre gaîté.

Alors, riche des fruits qu’ont enfanté les plaines,
Et des trésors vineux dont ses tonnes sont pleines,
Libre tout-à-la-fois de labours et d’impôts,
L’agriculteur jouit. Voyez-le en son repos
Placer amis, voisins à sa table : la troupe,
Sans cesse remplissant et vuidant une coupe,
Rit, chante ; et de bons mots égayant le festin,
Chacun d’eux étonné voit blanchir le matin.
Mais ces derniers beaux jours vont encor disparoître,