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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/143

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Envain de son travail vous demande le prix ;
Et pourquoi, prodiguant un amour idolâtre
Aux beautés, dont le vice a paré le théâtre,
De ces viles Phrynés vous adoptez les moeurs ?
Eh quoi ! Vous répondez qu’aigri dans mes humeurs
J’insulte à vos ayeux, et qu’un sombre vertige
A dans les rejetons deshonoré la tige.
Ah ! Si des premiers noms vous êtes revêtus,
Montrez-vous donc aussi les premiers en vertus.
Rendez-nous les héros dont vous êtes la race :
Les champs, qui de leurs pas ont conservé la trace,
Et ces bois, vieux témoins de leurs nobles plaisirs,
S’apprêtent à charmer les jours de vos loisirs.
Allez de la fatigue y nourrir l’habitude,
Et que votre repos soit encore une étude :
Les bois furent toujours l’école des guerriers,
Et Diane à Bellone apprête les lauriers.
Voyez-vous le soleil vers le froid sagittaire ?
Il éclaire pour vous la forêt solitaire,
Et des jours de la chasse annonce le retour.