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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/144

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Le cor, pour éveiller les châteaux d’alentour,
Frappe et remplit les airs de bruyantes fanfares :
L’ardent coursier hennit, et vingt meutes barbares,
Près de porter la guerre au monarque des bois,
En rapide aboîment font éclater leur voix.
Ennemis affamés que les veneurs devancent,
Les chiens vers la forêt en tumulte s’avancent ;
Et bien-tôt sur leur pas l’impétueux coursier,
Tout fier d’un conducteur brillant d’or et d’acier,
Non loin de la retraite où l’ennemi repose
Arrive. L’assaillant en ordre se dispose :
Tous ces flots de chasseurs, prudemment partagés,
Se forment en deux corps sur les aîles rangés ;
Les chiens au milieu d’eux se placent en silence.
Tout se tait : le cor sonne ; on s’écrie, on s’élance,
Et soudain comme un trait meute, coursier, chasseur,
Du rempart des taillis ont franchi l’épaisseur.
Éveillé dans son fort, au bruit de la tempête,
La terreur dans les yeux le cerf dresse la tête,
Voit la troupe sur lui fondant comme un éclair ;
Il déserte son gîte ; il court, vole et fend l’air,
Et sa