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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/151

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Au lieu de ses malheurs, je veux chanter sa gloire.
Athènes dans les airs levoit son front naissant.
Jaloux de la couvrir de leur bras tout-puissant,
Et sur mille cités d’élever sa fortune,
La savante Minerve et le fougueux Neptune
Se disputoient l’honneur de nommer ses remparts.
Neptune, l’oeil ardent et les cheveux épars,
Tonnoit, remplissoit l’air de clameurs odieuses.
De l’olympe à ses cris les portes radieuses
S’ouvrent, et laissent voir les dieux et Jupiter,
Qui d’un pas ont franchi tous les champs de l’éther :
L’immortelle assemblée est déjà dans Athènes.
Tandis que les tribus flottantes, incertaines,
En silence, du sort attendent les décrets :
« Le destin va parler, et voici ses arrêts,
Dit le maître des dieux. Le don le plus utile
Doit mériter l’honneur de nommer cette ville. »
« Il m’appartiendra donc ce droit si glorieux »,
Reprend le dieu des mers. Il dit, et furieux