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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/152

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De son large trident soudain frappant la terre,
Elle enfante un coursier, symbole de la guerre,
Un coursier, qui fougueux dresse ses crins mouvans,
Hennit, écume, vole et devance les vents.
« Déesse, dit Neptune ; eh bien ! Oses-tu croire
Que ton bras puisse encor m’enlever la victoire ? »
Et l’orgueil dédaigneux dans ses yeux éclatait.
La tranquille Pallas le regarde, se tait ;
Et frappant à son tour la terre de sa lance,
Gage heureux de la paix, un olivier s’élance,
Qui, de feuilles, de fleurs et de fruits couronné,
Mérite aux nouveaux murs le beau nom d’athéné.
Mortel ! La vérité sous sa fable est cachée :
La fable, à t’éclairer sagement attachée,
T’enseigne que les dieux préfèrent au guerrier
Les amis de la paix, et l’olive au laurier ;
Que l’honneur véritable est d’être utile aux hommes :
Cependant notre hommage, aveugles que nous sommes,
Cherchant l’ambitieux, nous courbe à ses genoux,
Et fuit l’homme des champs qui s’épuise pour nous.
Utile citoyen, ah ! Ma plus douce étude