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Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome II, 1779.djvu/288

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les rochers, y paît en bondissant,
Et l’élan fatigué, que le sommeil assiége,
Baisse son bois rameux et l’étend sur la nège.

Ailleurs, par des travaux et de sages plaisirs,
L’homme, bravant l’hyver, en charme les loisirs.
Le fouet dans une main et dans l’autre des rênes,
Voyez-le, en des traîneaux emportés par deux rhennes,
Sur les fleuves durcis rapidement voler :
Voyez sur leurs canaux le peuple s’assembler,
Appeller le commerce, et proposer l’échange
Des trésors du Cathay, des Sophis et du Gange.
Là, brillent à la fois le luxe des métaux,
Et la soie en tissus et le sable en cristaux ;
Toute la pompe enfin des plus riches contrées :
Là même, quelquefois les plaines éthérées
Des palais du midi versent sur les frimats
Un éclat, que l’hyver refuse à nos climats :
D’un grouppe de soleils l’Olympe s’y décore.
Prodige de clarté, qui pourtant cède encore
Aux flammes, dont la nuit fait resplendir les airs.
Aussi-tôt que son char traverse leurs déserts,
Une vapeur qu’au nord le firmament envoie,